Deuxième partie : A la découverte de l’innovation organisationnelle
« Que faire ? » est peut-être la question la plus partagée face à trop d’incertitudes, innovation en pause, projets en service minimum. Pourtant, il y a nécessité de faire. Comment retrouver des marges de manœuvres en 2025 ?
Dans notre premier article, nous avions exploré l’opportunité d’innover sur notre complexité organisationnelle. Les organisations comme les civilisations naissent par l’innovation et finissent étouffée par leur complexité. Autrement dit, laisser grandir la complexité devient fatal. La solution : innover régulièrement sur son organisation permet à un collectif de libérer son énergie, sa performance, sa capacité de résilience, de renforcer sa cohésion, sa confiance. La solution en 2025, utile pour avancer, mobiliser, créer de la valeur, c’est l’innovation organisationnelle.
Pourquoi l’innovation organisationnelle ?
L’innovation, dans l’imaginaire grand public, est essentiellement technologique. De la fameuse ampoule d’Edison à l’IA aujourd’hui, nous avons construit notre histoire de l’innovation sur le fait technologique.
Pourtant, la création de valeur est pour une très grande part organisationnelle : l’industrie est une innovation de processus, les plateformes de l’ère numérique (Uber, Netflix, Blablacar) sont des entreprises combinant technologies et services comme système créateur de valeur.
Et nous observons que des entreprises leaders dans ces différents domaines sont celles qui s’adaptent très vite à de nouvelles situations, apprennent, se redéploient sur des priorités plus vite que d’autres, délivrent plus de valeur et d’impact quelles que soit les circonstances, sont plus énergisées, plus résilientes, se renforcent même de l’adversité quand d’autres se trainent, se crispent.
Elles innovent avec puissance, constance, vision…
Elles innovent sur leur organisation même, dans une démarche qui associe tout ce qui constitue leur fonctionnement : innovation métier, managériale, culturelle, décisionnelle.
Innover sur l’entreprise en tant que système
Quand on parle d’innovation technologique, produit, services, il existe toujours quelqu’un dans l’organisation, un service même parfois, qui connait les méthodes d’innovation, qui sait de quoi on parle, qui sait comment on s’y prend, comment régulièrement on améliore même la manière d’innover. L’innovation de contenu, ce que génère l’entreprise, est de plus en plus maitrisée.
Quand on parle d’innovation organisationnelle on n’a, en général, pas du tout la même clarté de réponse. Certes, la question de l’organisation, au sens de comment l’entreprise est structurée, managée, processée, est en général très claire. Une entreprise établie a parfaitement décrit ses processus, ses rôles, ses responsabilités, son management. Souvent même comme une mécanique, une horloge. Parfois avec une place plus grande, pour l’humain, le vivant.
Mais rarement, le système qui fait l’entreprise est vu comme un tout qui pourrait, comme l’innovation de contenu, être questionné, amélioré en continu.
Bien sûr, chacune des composantes de ce système – le métier, le management, la culture, l’organisation, les processus de décision, le fonctionnement de l’organisation – fait l’objet de nombreuses attentions, de missions d’experts, de documentations détaillées. Or une approche en composantes a tendance à durcir le système et donc à limiter ses possibilités d’évolutions. D’autant que le plus souvent, lorsqu’une composante évolue, les autres sont rarement associées. L’entreprise finit, au bout d’un certain temps, par engager une transformation pour faire bouger l’ensemble, tout en gardant une approche par composantes. Résultat : des démarches souvent lourdes, inadaptées aux périodes de turbulences continues.
Un état conscient de régulière évolution
L’innovation organisationnelle réside ainsi dans la capacité de l’entreprise à faire évoluer le système de manière fluide, continue. Comme un système vivant, qui améliore son fonctionnement, sa vitalité, sa confiance, par une approche itérative. Il ne s’agit pas de rechercher un état de perfection mais de s’inscrire avec ses équipes dans un état conscient de régulière évolution.
L’innovation organisationnelle est au moins aussi importante que l’innovation technologique, produit ou service. Et elle ne se limite pas comme on l’a cru dans les années 2010 à la seule innovation managériale qui engendrait souvent des porte-à-faux culturels ou des déconnections avec les réalités métiers.
Les 3 clés de l’innovation organisationnelle
- L’innovation organisationnelle, c’est la capacité d’un collectif à comprendre sa singularité de fonctionnement pour mieux l’adapter en fonction de l’évolution des enjeux et circonstances. C’est ce qui permet à un collectif de se questionner pour mieux conjuguer croissance, performance, efficience et donc création de valeur et d’impact sur la société.
- L’innovation organisationnelle questionne autant les valeurs, la confiance, que les modalités d’animation de projets, de réunion, le partage de l’information, la nécessité ou non de faire des reporting, la gestion du risque. La finalité : « faire mieux ensemble ».
- L’innovation organisationnelle devient possible quand le collectif humain qui porte l’organisation pense stratégiquement l’ensemble comme un système et propose des évolutions cohérentes, une vision cohérente.
Prochaine étape… on vous dit tout !
Comment innover sur sa complexité organisationnelle ? Quels bénéfices humains, économiques, stratégiques, culturels, managériaux ? Comment s’y prendre ? Qui fait déjà cela ? Quels sont les exemples ? En quoi la facilitation stratégique permet de réussir très rapidement avec peu de risque ce type d’approche ?
Nous verrons tout cela dans notre troisième article sur le sujet :
Comment retrouver des marges de manœuvre en 2025 ?
Troisième partie : Innovation organisationnelle. Mode d’emploi !