Performance, c’est peut-être le mot le plus controversé de notre époque. Pour certains, toute organisation du XXIe siècle devrait être responsable, engagée sur les défis de long terme, intelligente avec l’humain et plus encore avec le vivant, adaptée à des réalités en évolution rapide, culturellement innovante, génératrice d’une expérience unique, et renoncer à cette quête très XXe siècle de la performance. Pour d’autres, il apparait nécessaire que dans un environnement challengé, sans visibilité, devenir tout ce à quoi l’on aspire nécessite d’être en premier lieu performant. Performant pour avoir les moyens d’être ce que l’on veut être, performant pour faire pleinement ce que nos destinataires attendent, performant pour évoluer sans cesse, être en pleine capacité de devenir l’organisation qui répond aux défis de son avenir.
Si le mot questionne autant, clive les avis et même les générations, c’est qu’il est fortement chargé d’histoire, de nécessité et de sens.
Si elle est sur le parcours vital de toute organisation, la performance est clairement, aujourd’hui, stratégique.
La performance, de quoi parle-t-on ? La performance a fatigué beaucoup d’entre nous avec ses chronomètres, ses métriques, ses reporting, son management éprouvant digne des Temps Modernes de Chaplin. Pourtant, il n’existe pas durablement d’organisations – publiques ou privées – grandes ou petites – qui ne soient pas performantes. Alors quel est le problème ? Trois sujets ont marqué négativement la notion de performance. En premier, la performance productiviste qui ne voyait pas ses effets collatéraux négatifs, sociaux ou environnementaux. En second, l’inintelligence humaine du management qui par sa forme de non-dialogue, méprise, désengage, avilit. Enfin, en troisième, la performance qui pousse à l’épuisement mental ses meilleurs servants par ignorance profonde du fonctionnement de son premier moteur, l’humain.
En vingt ans d’In Principo, nous avons pu observer que ce qui permet la pleine performance d’une organisation, c’est quand le collectif est pleinement intelligent avec ses propres enjeux de performance. Quand cette performance fait sens !
La performance est par essence complexe, pluridimensionnelle, contextuelle et suppose une capacité d’interprétation de chaque individu et du collectif en situation.
Ce qui caractérise la performance n’est plus l’intensité d’une cadence mais la pertinence d’une action dans un contexte changeant. Par exemple, dans un projet, la notion de performance peut changer à chaque phase. Ou bien, une stratégie client peut créer de la performance en étant au plus près des réalités de chaque client.
Dès lors vouloir être collectivement performant sans permettre l’intelligence collective de ses forces vives est naturellement voué à l’échec. Nous l’observons dans beaucoup d’organisations qui n’ont pas encore fait le lien entre performance et intelligence collective sur le terrain comme dans la stratégie.
Pour être collectivement performants dans un contexte turbulent, il faut être collectivement intelligents : opérationnellement, stratégiquement, durablement.
C’est au travers de nos nombreuses expériences clients et le travail des équipes et In Principo que nous avons défini les conditions optimales d’un moteur de performance, qui s’appuie sur la puissance des dynamiques collaboratives.
Nous vous partageons ici nos quatre enseignements fondamentaux :
1 – La performance est une capacité collaborative
La performance nécessite adaptation, créativité, proactivité, développement de l’excellence. La performance d’une organisation dans un contexte fortement évolutif ne peut pas être une juxtaposition ‘effort individuel mis véritablement une capacité d’équipes au pluriel, une puissance collaborative. Au-delà de la dynamique collaborative qui engage, énergise et rythme le collective, c’est véritablement une capacité collective qu’il faut développer comme dans les plus beaux sports d’équipe, une volonté de performer ensemble.
2 – La performance nécessite d’être porté par un engagement continu
Chaque dirigeant, DRH ou manager sait qu’être performant collectivement demande un plein engagement de chaque acteur, une pleine énergie. Ce que beaucoup voient moins c’est que cet engagement est rarement durable. Les habitudes, les difficultés, les frottements du quotidien banalisent, dégradent cette énergie. Alors, comment développer un engagement continu ? Si l’injonction régulière n’est ni efficace ni intelligente, seule la capacité à régénérer l’engagement est pertinente. La performance continue nécessite ainsi une approche circulaire de l’engagement. Seule donc la dynamique collaborative permet après chaque phase d’action un temps de régénération et un temps de réengagement pour chacun et pour tous.
3 – La performance est évolutive et apprenante
La performance induit une maximisation de l’effort de l’instant. La force d’évolution des situations que nous vivons demande au contraire de capitaliser en permanence les expériences vécues, d’en tirer les apprentissages, les enseignements, les suggestions et les opportunités créatives afin d’améliorer en continu les approches et les pratiques pour augmenter la capacité collaborative de l’équipe, pour renforcer son intelligence de l’action.
4 – La performance nécessite détermination et dépassement
Dans un contexte marché où tous les acteurs s’améliorent, où chaque partie prenante attend mieux demain qu’hier, dans un contexte de transition où il faut relever chaque jour plus efficacement les défis sociaux et environnementaux, la performance nécessaire ne peut signifier le statu quo. Dès lors la performance stratégique doit s’appuyer sur davantage d’intelligence collective, davantage de détermination, s’inscrire progressivement dans une aspiration au dépassement collectif.
Notre conviction ici est claire : la performance est plus que jamais la manifestation de son engagement collectif, de sa détermination à relever ses défis, à se dépasser. Si cette dynamique peut sembler exigeante, elle constitue la plus belle expérience collective d’une organisation : celle de se réaliser collectivement sur ce qui constitue son cœur de projet collectif, c’est la performance qui dépasse le mur du sens.